Erasme

La résidence

De décembre 2016 à mars 2018, Un Loup pour l’Homme porte un projet de résidence territoriale au sein de l’Etablissement Public de Santé Erasme d’Antony (92), en partenariat avec le Théâtre Firmin Gémier / La Piscine.

Des « temps forts » de résidence, faisant intervenir tour à tour plusieurs artistes de la compagnie, mêlent pratiques artistiques et expériences de spectateur. Il s’agit notamment de mettre en place des ateliers, avec quelques exercices d’approches acrobatiques adaptés, en particulier autour de l’équilibre, du contact, et de la confiance, en mêlant autant que possible soignés et soignants.

La résidence prendra fin en mars 2018, à l’occasion de la présentation de Rare Birds à Antony. Nous concocterons et proposerons ensemble des impromptus, des petites formes présentées dans les lieux de rassemblement de l’EPS Erasme (parc, bibliothèque, cafétéria, etc.) ou autour des représentations au chapiteau.

Les temps de résidence ont été croisés avec une activité peinture. Les patients ont donc été invités à dessiner ce qu’ils voyaient, vivaient et remarquaient.

Expériences

Il s’agit d’expérimenter : de faire, bien sûr, mais surtout de sentir, d’oser parfois, de regarder aussi. Ici aussi, le but est de gommer les frontières entre acteur/spectateur, soignant/soigné, afin d’ouvrir le champ à un maximum de possibilités et de surprises.

– balance et contrepoids: expériences autour de la verticalité, de l’équilibre déséquilibre : Comment se confier aux mains de quelqu’un d’autre, comment lui faire confiance ? A l’inverse, suis-je prêt à assumer la responsabilité que cette confiance implique ? Jusqu’où suis-je prêt à jouer le jeu ?

– le mou : expérience d’états corporels différents, supposant aussi confiance et abandon au partenaire, un rapport au sol et à la tonicité différent. A quel point puis je relâcher mon corps dans les mouvements induits par un autre ? Qu’est-ce que cela me fait ? Il s’agit d’apprendre à s’abandonner l’un à l’autre, tout en reconnaissant et verbalisant mutuellement les zones aussi bien de confort que de malaise. Aussi, il s’agit d’observer de l’intérieur ou de l’extérieur de l’action les images produites, les situations induites par les positions, relations inhabituelles. Qu’est-ce que cela raconte ?

– l’aveugle : sans le sens de la vue, un rapport très fort et très spécifique s’établit avec soi-même et le partenaire. Se confier, aborder l’inconnu, redéployer des sens « minoritaires » (ouïe, toucher, sensation de température). S’il s’agit d’un prolongement important du travail sur la confiance, cette approche cherche à stimuler curiosité et créativité, tant le mouvement et l’instinct sont libérés sans l’emprise du jugement visuel. On peut être observé sans se sentir observé, l’improvisation est favorisée.

– ballroom  ou « salle de bal » : exercices proche de la danse à 2, orientés surtout sur le guider / être guidé. Qui suit qui ? Comment tisser à partir des rôles a priori connu du cavalier et de la cavalière ? Comment peut-on les détourner ? Et comment les convoquer dans d’autres situations. Dans beaucoup de situations scéniques, et qui plus est acrobatique, il est important de savoir quel partenaire est au service duquel, et aussi de savoir détourner les évidences pour enrichir ou modifier le sens d’une scène.

– travail de marches, démarches, déplacement et rapport à l’espace. Comment mon propre rythme dépend-il de celui du groupe ? En quoi ma démarche naturelle diffère–t-elle de mon voisin ? Peut-on unifier celles du groupe ?

Agenda

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