Présentation
Qu’est-ce que défier les lois de l’équilibre et de la gravité quand les articulations rouillent et le muscle fond ? Comment s’abandonner, quand le corps désapprend à force de ne plus se risquer ?
Qu’est-ce que prendre en charge, qu’est-ce que prendre soin ? Porter, c’est prendre soin ? Y-a-t-il une tentation de contrôle ? Faut-il multiplier les saltos pour faire cirque ? Se tenir sur un pied, c’est voltiger quand on a bien 4×20 ans ?
A chaque nouvelle escale, Alexandre Fray (ou André Rosenfeld Sznelwar) entraine de nouvelles « grand-mères » dans des duos de fragile voltige, et explore nos relations de confiance et de dépendance, repoussant obstinément les possibles du corps.
Une ode au pas dans le vide, à partir de ces moments extraordinaires, où des femmes ayant l’âge d’être grand-mères acceptent pour la première fois d’être décollées du sol.
Considéré comme un projet perméable, la porte reste ouverte à d’autres propositions artistiques donnant à voir à leur manière cette relation, et enrichissant d’autant l’aventure (réalisation d’un court métrage, performances en espace public, notamment).
Note d'intention
« J’aurai toujours des rêves, maman » n’est pas simplement un projet de spectacle.
Il s’agit d’abord de multiplier les rencontres, les manières d’appréhender l’autre, dans la diversité de son âge et de sa culture. Tout mon travail de porteur acrobatique et d’artiste est orienté vers cette rencontre avec l’autre, dans la mise en lumière de ce qui fait la spécificité et la beauté d’une relation toujours particulière.
Mais cette fois ci, il ne s’agit plus en face de moi d’un partenaire circassien, du voltigeur avec qui je travaille habituellement, mais de personnes n’ayant a priori rien à voir avec le milieu du spectacle. Dans la naissance de ces rencontres, il ne peut s’agir d’être pressé, et je ne veux absolument pas précipiter le cours des choses.
Ce que je cherche, c’est rencontrer des personnes d’horizons divers, des enfants, des adultes et particulièrement des personnes âgées. Prendre le temps de cette rencontre, se raconter, s’écouter beaucoup, créer le climat propice à une mise en confiance, à un rapprochement, pour pouvoir ensuite évoluer vers un travail physique.
Il est hors de question de brusquer le contact. Il s’agit d’une recherche d’intimité, empreinte de beaucoup de délicatesse. On n’en arrive pas soudainement à porter un inconnu, à s’abandonner dans les bras de quelqu’un sans cette attention particulière.
Je souhaite amener ces personnes rencontrées vers un univers du porté qui m’est propre, où prime l’intimité, la relation à l’autre. Aller le plus loin possible, tranquillement, avec chacun, dans le respect de ses peurs, de ses envies… Voir ce qui se trame dans ses moments extraordinaires où l’on accepte pour la première fois d’être décollé du sol. Etre attentif à l’émotion qui se dégage lors de ce travail.
De ces délicates expériences, je souhaite garder et offrir un maximum de traces, des enregistrements de voix, des photos, filmer certains passages, écrire beaucoup.
Des traces pour faire exister l’instant, le pérenniser, le rendre visible. Des traces comme future matière de ce projet. L’écriture d’une pièce dont les rôles sont repris par les personnes rencontrées localement lors d’un travail préalable. Là aussi, il faut chaque fois être extrêmement vigilant, veiller à ce que la, les personnes se sentent bien, en confiance. Ne rien forcer, et être entièrement à l’écoute, dans la préparation et dans l’instant. Vivre intensément le moment. Tout se passe dans l’attention à l’autre. »
Alexandre Fray
Equipe et partenaires
Direction artistique : Alexandre Fray
Conception : Alexandre Fray, Miriam Kooyman et Cathy Blisson
Avec : Alexandre Fray (en alternance avec André Rosenfeld Sznelwar) et 4 grand-mères locales Création sonore et accompagnement des grand-mères : Cathy Blisson
Regard extérieur, mise en espace : Christophe Bergon
Création vidéo et musique : Karim Zeriahen
Régie : Pierre-Jean Faggiani (en alternance avec Romain Antoine)
Production, diffusion, administration : Lou Henry, Emma Lefrançois, Chloé Vancutsem
Relations presse : Estelle Laurentin
Remerciements : Caroline Cardoso
Production : Un loup pour l’Homme
Partenaires coproduction et résidences :
CYCLE 1 – Théâtre d’Arles – scène conventionnée pour les nouvelles écritures, Houdremont – scène conventionnée – La Courneuve (93), Le Manège Scène nationale de Reims, CG92/Théâtre Firmin Gémier La Piscine Antony, Le Sirque Pôle National des Arts du cirque de Nexon
CYCLE 2 – Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Pôle national des arts du cirque – Normandie (76), Lavrar o Mar, Aljezur (Portugal), Ay Roop Scène de territoire pour les arts de la piste (Rennes – 35), La Faïencerie Scène conventionnée d’Intérêt National Art en Territoire (Creil – 60).
En tournée (2021 - ...)
Projet Grand-mère sera à Tilburg (NL) dans le cadre du festival CIRCOLO !
Entre le 18 et le 27 octobre – dates à préciser
Projet Grand-mère sera à Capdenac (12) avec Derrière le Hublot, SCIN Capdenac-Gare !
Entre le 20 et le 24 novembre – Dates à préciser
Projet grand-mère sera à Antony (92) avec l’Azimut PNC d’Antony !
du 22 au 24 janvier – temps de rencontre, ateliers avec les participantes
Le 25 janvier à 16h – représentation
Projet grand-mère à Verdun avec Les Transversales PNC
10h à 12h
Au théâtre de la Coupe d’Or, dans le cadre de la programmation de Projet grand-mère.
André Rosenfeld-Sznelwar, interprète du spectacle Projet grand-mère, invite les enfants et leurs grands-parents à partager un moment de complicité autour de jeux acrobatiques. Dans une démarche s’inspirant du spectacle, les participants vont se porter, se laisser porter, se faire confiance et s’amuser avec les potentiels de leurs corps, peu importe l’âge.
Toutes les infos ICI
20h
En partenariat avec le Prato PNC de Lille
Après des années de recherche et la création d’un spectacle entraînant des femmes ayant l’âge d’être grand-mères dans des duos acrobatiques inédits, Alexandre Fray et Cathy Blisson invitent des hommes ayant l’âge d’être grand-pères à entrer dans la danse. A l’issue de deux semaines de rencontres et ateliers, ils présenteront une première étape de travail au Prato, pour prolonger leurs questionnements sur la symbolique des gestes qui consistent à porter, s’abandonner et voltiger quand on a bien quatre fois 20 ans.
Semaine 1 du 21 au 23 novembre 2023 – Rencontres avec les participants
Semaine 2 du 4 au 9 décembre 2023 avec restitution public le 9 décembre 2023.